Stéphanie Leblon
2018 • Expo Bages
° 1970 Ypres - Belgique
Le monde de Stéphanie Leblon existe indépendamment du monde tangible. D’une façon surprenante et étrange, elle présente ses figures, portraits, mains et espaces sur ses toiles, de sorte qu’ils évoquent un nouvel univers surréaliste.
Son approche figurative du sujet, combinée à un jeu abstrait, géométrique et capricieux de lignes, provoque chez le spectateur plusieurs énigmes. Ses portraits ne sont pas identifiables: on se croirait face à des personnages venus d’un monde impalpable. Pour en accentuer la force mentale, les têtes n’ont pas de cou. Elles ont comme point commun un regard introverti, tourné vers l’intérieur. Les yeux sont généralement fermés ou cachés. Les mains semblent fouiner on ne sait quoi, expérimenter à l’infini, rechercher un espace indéfinissable. Ne sont-elles pas plus parlantes que des mots ?
Dans les espaces peints par Leblon, nous distinguons des objets indéfinissables, qui semblent s’être échappés de laboratoires scientifiques. Un enchevêtrement de lignes, de sphères flottantes et de molécules géantes suscitant davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. Les touches de peinture libres et suggestives, mariées à des couleurs cliniques neutres, se veulent apaisantes, mais gare à l’inquiétude latente. Bref, les oeuvres de Leblon laissent les visiteurs sur une impression d’angoisse, lui ôtant son assurance de la réalité.